Atelier - La formation : organisation et contenu

Présentation

Plusieurs questions ont été posées à 4 groupes (certains avaient deux questions) :

1. Comment structurer une formation pour qu'elle soit en adéquation avec les attendus institutionnels de l'EN et/ou avec ceux des salles de cinéma partenaires ?
2. Que proposer en formation pour un film en VOSTFR ?
3. Que proposer en formation autour de la bande-son ? / Que proposer en formation autour d'un corpus de photogrammes ?
4. Quelle(s) place(s) au distanciel dans la formation des enseignant(e)s et/ou des salles de cinéma ? / Quelle(s) utilisation(s) de la plateforme NANOUK en formation ?

Restitution

1. La formation et les attendus des enseignant·es et des salles de cinéma

La question s’est posée des attendus pour les enseignant·es mais aussi pour les élèves. Il est important de ramener au cinéma en soi et pas aux matières enseignées.
Quels seraient les attendus pour les enseignant·es nouvellement nommés et/ou nouveaux dans le dispositif par rapport aux plus anciens ?
On note un souhait d’avoir du contenu réexploitable par les élèves et une sorte de « retour sur investissement »
Le terme d’exploitation, à la fois utilisé pour les salles de cinéma et pour l’exploitation pédagogique serait à revoir car le cinéma est un projet en soi. Un autre terme utilisable peut être celui de promenades (comme les promenades pédagogiques dans les « Cahiers de notes sur… » disponible sur NANOUK) ou encore celui de prolongement.
 
À noter, l’importance de la DAAC pour structurer la formation pour adapter l’offre de formation au besoin.

2.Que proposer en formation pour un film en VOSTFR ?

Il faut rappeler plusieurs choses :

• Pourquoi on soutient les films en VO : le comédien n’est pas qu’un corps mais aussi une voix.
• Que les élèves vont construire leur propre compréhension de l’histoire

 
Plusieurs exemples de films qui perdent de leur saveur au doublage :

• La vie est belle, la séquence à table est très drôle en italien et pas en VF
• Le Chien Jaune de Mongolie, la VF est peu réussie.

 
Quelle approche de l’EAC même si le doublage est de qualité ? Sur Fantastic M. Fox et Parvana par exemple, même s’il y a eu un casting en concertation avec le réalisateur, le choix de la version à projeter reste à discuter car il s’agit de deux démarches différentes.
 
Plusieurs coordinations s’accordent pour dire que la découverte de la VO au collège est trop tardive, qu’il faut le faire dès École et cinéma, qu’il s’agit d’une pratique culturelle, et que lorsqu’on y prend goût, il est plus difficile de s’en passer.
 
La question se pose aussi sur les films muets avec les cartons avec leur lecture.

3. a. Formation à partir de la bande-son

Il est intéressant de revenir sur la question du hors-champ de l’image et du hors-champ sonore.
Exemple : dans les films de Jacques Tati, valeur et intensité des sons notamment Les vacances de Monsieur Hulot, plan large du restaurant, scène du ping-pong qui se fait sans balle mais juste au son.
NANOUK va être étendu à Maternelle au cinéma, avec l’idée de concevoir des promenades sonores pour chaque programme.
Il est intéressant de distinguer le point sonore du point visuel, à l’aide d’un micro-perche, visualisation d’où on prend le son. Il y a à la fois le point de vue et le point d’écoute.

3. b. Formation à partir des photogrammes

Outre le travail de tri d’images (tris libres ou critériés), il peut être intéressant de sensibiliser les enseignant·es à l’effet Koulechov (voir « Ressources » en bas de page) et attirer leur attention sur le fait que le cinéma peut prendre son sens au niveau du montage. C’est la relation qui lie les images entre elles qui fait sens. Pour illustrer ceci en formation, on peut distribuer aux enseignant·es des triptyques d’images (avec une image commune) et leur demander de raconter une histoire avec ces trois images. On constatera que l’image commune est perçue différemment en fonction des images qui lui sont associées.

4. a. Quelle(s) place(s) au distanciel dans la formation des enseignant(e)s et/ou des salles de cinéma ?

Il faut que le distanciel reste palliatif, ou bien en prolongation en amont ou après un stage.

4. b. Quelle(s) utilisation(s) de la plateforme NANOUK en formation ?

NANOUK est une plateforme très appréciée, notamment les extraits vidéo et photogrammes.
Pas forcément d’attente d’extension à Collège au cinéma (« trop d’outils tuent l’outil »).
Formation sur l’étoilement à généraliser => création prochainement d’un tutoriel par l’Archipel des lucioles pour prendre en main l’étoilement.

Échanges divers

Travail sur les émotions : parfois, les enseignant·es ne s’autorisent pas à ressentir des émotions lors des projections et par conséquent les élèves non plus.
 
Il est essentiel de retrouver le chemin de la salle de cinéma pour le plaisir et pas pour faire une rédaction après !
On peut proposer aux élèves de regarder un court-métrage sur leur téléphone la veille + le lendemain au cinéma (ex : Les Indes Galantes).
 
Il serait intéressant que les enseignant·es bénéficient d’un rapide cours d’économie du cinéma et qu’ils soient attentifs au générique, le fait que le film soit le fruit d’un travail en équipe.
 
Une idée pour le pass Culture serait de dédier une partie de la part collective pour aller voir un film de son choix dans la salle de cinéma (2 places : 1 pour l’élève et 1 pour son accompagnant).
 
Dans plusieurs villes, il existe des écoles de cinéma, il est intéressant de se renseigner sur les dates de tournage de film de fin d’étude pour que les enseignant·es et leurs élèves puissent s’y rendre.
 

Ressources

VOST

Son

KOULECHOV

Divers

Photographies de réactions d'élèves réalisées par le photographe Meyer lors de projections de films à l'Alhambra cinémarseille disponibles également dans le m@gistère « Participer à « École et cinéma » : les incontournables ». Possibilité d'emprunter l'exposition auprès de l'Alhambra Cinémarseille (polemed@wanadoo.fr)

Contact du photographe : 06 77 09 29 57 / meyer.flou@gmail.com