Le dernier bilan du dispositif Passeurs d’images datant de 2015, c’est un euphémisme que de dire que cette édition était attendue.
Si le dispositif a changé trois fois de nom en près de 25 ans, il reste cependant fidèle aux valeurs humanistes, sociales et sociétales qui le portent depuis sa création, en 1995.
Si toutes les régions se sont appropriées différemment le dispositif, tou·tes les professionnel·les impliqué·es se rejoignent sur ses enjeux : l’accès aux pratiques cinématographiques et la démocratisation de celles-ci, qui s’inscrivent pleinement dans une démarche citoyenne favorisant la mixité sociale.
Le dispositif Passeurs d’images, qui a su évoluer et s’adapter aux usages, est souvent vu comme un label. Il constitue fréquemment un laboratoire susceptible de conduire des expérimentations.
Présent sur l’ensemble du territoire, de métropole et d’outre-mer, ce dispositif contribue largement à l’aménagement du territoire et favorise son maillage culturel et social.
La force de ce dispositif réside notamment dans l’implication d’une pluralité d'acteurs et d'actrices du champ culturel, artistique et social, ainsi que dans le soutien de partenaires institutionnels multiples et des collectivités territoriales. Il nous revient de continuer à les mobiliser, notamment les conseils régionaux, afin de conforter les actions développées au bénéfice des publics cibles du dispositif.
On ne peut évoquer ce dispositif sans saluer l’implication, l’engagement artistique et citoyen de tous ces Passeurs, femmes et hommes, qui œuvrent au quotidien auprès des jeunes des quartiers prioritaires de la politique de la ville et, plus largement, des publics éloignés de l’offre cinématographique.
Toutes les informations collectées et analysées dans ce bilan nous permettent de voir la richesse et la diversité de ce dispositif protéiforme qu’est Passeurs d’images. Occasion m’est donnée de remercier chaleureusement les coordinations régionales du dispositif, qui ont permis sa réalisation et, par là même, de saluer le courage, la force de conviction et le professionnalisme qu’elles mettent quotidiennement au service des porteurs de projets et des publics cibles du dispositif.
Patrick Facchinetti Délégué général de Passeurs d’images
Il s'agit de proposer une offre artistique et culturelle différente de celle relayée habituellement par les médias et de privilégier par exemple, la diffusion de films Art et Essai, de documentaires ou de films d'animation indépendants. C'est aussi aider le public à mieux se situer vis-à-vis de l’image (cinéma, télévision, médias, jeux vidéo, etc.) dans son environnement personnel, grâce, notamment, à des ateliers de pratique artistique innovants.
Le choix de Passeurs d'images est de développer des actions « pour », mais aussi « avec » les publics, et d'être à l'écoute des attentes et des désirs des participants. Il s'agit de rester connecté à une réalité de terrain et de monter des projets réalisables et à la portée de tous.
La dimension ludique d'un dispositif d'éducation aux images est primordiale. Prendre du plaisir à s'exprimer et développer sensibilité et créativité artistiques, tout en s’engageant dans l’apprentissage d’un savoir.
Dans un environnement où les images sont un enjeu quotidien, mieux vivre ensemble, favoriser les échanges, la mixité sociale, les liens intergénérationnels, lutter contre les discriminations de toutes sortes (racisme, handicap, exclusion). C'est autant un objectif qu'un effet des manifestations mises en place dans le cadre de Passeurs d'images.
En les inscrivant dans une logique de projets, en proposant des rencontres avec des artistes et des œuvres, en faisant le lien entre plusieurs volets d'actions sur un même territoire, en travaillant sur le long terme, en contribuant à la formation et à la qualification des partenaires relais sur le terrain. Tout cela permet de mieux impliquer les participants et aussi d'apporter de la cohérence aux projets.
Les coordinations régionales qui déploient le dispositif sur leurs territoires, mandatées par les partenaires institutionnels et notamment par les DRAC et les Conseils régionaux, sont les garantes du respect de ces objectifs et de la qualification des actions et des acteurs.
Passeurs d'images rassemble ses publics autour d'actions territoriales qui privilégient la participation active des populations, l'articulation entre le "voir" et le "faire", entre diffusion et pratique, et qui évoluent au fil des innovations technologiques.
Les premiers publics ciblés par Passeurs d'images sont les jeunes de moins de 25 ans, résidant dans les zones prioritaires.
Afin de réduire la fracture culturelle et dans une démarche d’éducation populaire, Passeurs d’Images s’adresse en priorité aux publics jeunes, jeunes adultes, ayant des difficultés d’accès à certaines pratiques cinématographiques :
Plus de 2000 partenaires sont engagés dans une logique de réseau qui favorise les échanges d'expériences, propose des réflexions communes, permet une évolution permanente du dispositif, ouvre vers une qualification des projets, encourage un développement territorial et garantit une cohérence nationale.
Dans cette dynamique de réseau, chacun a toute latitude pour agir selon la particularité de son territoire et de ses publics.
Cette souplesse d'action, la capacité de se ré-inventer à chaque instant et d'innover font la force, la spécificité et la diversité de Passeurs d'images.