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Plateforme collaborative d’éducation aux images

Photo prise lors du tournage
Atelier de pratique
Mainvillers

En Centre-Val de Loire : Silent Shadow

Tournage dans une yourte et réalisation d’un court-métrage en anglais avec une classe de 5e sur l’expérience du confinement.

Dispositif Collège au cinéma
Dispositif Passeurs d’images

Atelier de pratique

  • Période

    Temps scolaire / hors temps scolaire

  • Tranche d'âge

    11-15 ans

Le projet

L’année 2020 est une année exceptionnelle : épidémie, confinement, gestes barrières, port du masque, fermeture des frontières etc., c’est toute une société qui se trouve ébranlée par un phénomène inédit dans notre histoire récente.

Toutes les classes d’âges, toutes les catégories sociales sont impactées, à des degrés divers certes, mais cette période ne laisse personne à l’abri. La jeunesse de notre pays, même si elle  n’est que très peu touchée par la maladie, est confrontée à un moment particulier, anxiogène parfois, frustrant souvent, et il est nécessaire qu’elle puisse s’exprimer, pour témoigner, pour exorciser, pour continuer à avancer.

C’est à partir de ce constat que nous avons décidé d’engager nos coordinations (Lycéens et Apprentis au Cinéma et Passeurs d’images) dans un travail autour de cet appel à projet, Le jour d’après, car il nous apparaît important, pour ne pas dire essentiel, de formuler une proposition en lien avec cette actualité auprès de nos publics. Pour cela, nous nous sommes appuyés sur l’expérience de nos coordinations et nos savoir-faire, tout en ouvrant un volet d’actions beaucoup plus expérimentales. D’une part, en croisant les publics mobilisés sur le temps scolaire et hors du temps scolaire (travail que nous avons déjà engagé récemment par ailleurs) mais aussi, en imaginant un projet qui a pour point de départ l’univers des séries.

Le contexte

Ce projet est mené avec une classe à horaires aménagés cinéma (CHAC) qui a la particularité d’être une classe bilangue français/ anglais nouvellement créée en Eure-et-Loir en septembre 2020 au collège Jean Macé de Mainvilliers, établissement REP+. 

Le projet s’inscrit donc dans le cadre d’un parcours d’Éducation artistique et culturelle.

Le déroulé

Après avoir menés des travaux d’analyse des premières séquences du film Le chien jaune de Mongolie, les élèves - aidés et accompagnés par le cinéaste Stylianos Pangalos - ont réfléchi à la suite à en donner en rédigeant le synopsis d’un court-métrage en anglais.

Réalisé le premier jet d’écriture, ils ont ensuite préparé le tournage : scénario, story-board, fabrication des décors, costumes, personnages, apprentissage des dialogues, réalisation de la bande-son, etc. Puis l’ont mis en place et finalisé, en fabriquant ainsi le film. A ce stade, tout l’établissement scolaire a participé, car d’autres classes et des adultes de l’équipe éducative ont été sollicités, notamment sur le temps de la pause méridienne, pour jouer des rôles secondaires ou faire de la figuration.

Le court-métrage ainsi réalisé avec le concours de toute l’école a été programmé avec le film Le chien jaune de Mongolie en dehors du temps scolaire, dans le cadre d’une séance de restitution au cinéma Les Enfants du Paradis. Ainsi, lors de cette journée de projection à un public large de leur court-métrage, les élèves ont eu également la chance, après avoir travaillé sur ces premières séquences du film de Byambasuren Davaad, de le visionner dans son intégralité, en salle de cinéma.

Regarder le film
En images

Photos prises lors du tournage.

L'intervenant

Stylianos Pangalos

réalisateur et scénariste, professeur d’études cinématographiques à l’Université Paris 8, à l’Université de Poitiers et à l’Ecole Alsacienne.

Les porteurs de projet

- Association Les Studios / Kevork Alecian

- Collège Jean Macé de Mainvilliers, classe à horaire aménagés cinéma bilangue anglais/français

Entretien avec Mikaël Paul

coordinateur de la CHAC (Classe à Horaires Aménagés Cinéma) en Eure-et-Loir

Pouvez-vous nous parler de la classe impliquée dans ce projet ?

Il s'agit d'une classe d'élèves volontaires pour suivre de manière hebdomadaire une option cinéma, proposée dans notre collège, de la 6ème à la 3ème.

Pouvez-vous nous décrire les différentes étapes du projet ?

Les élèves ont visionné l'extrait du film choisi par les enseignants dans le corpus proposé par le projet.
Puis ils ont imaginé une histoire possible en lien avec l'extrait.
Ils ont travaillé sur le scénario, sur les dialogues.
Ils ont collecté leurs accessoires et ont repéré les lieux de tournages.
Ils ont répété leurs dialogues (en anglais)
Ils ont finalement participé au tournage pendant 4 jours avec le réalisateur.

Avez-vous remarqué un lien entre leur expérience de confinement et ce qu’ils ont imaginé pour la suite du film ?

Au contraire (ou en lien par opposition, par réaction...), il me semble que les élèves ont une soif de grands espaces, de tournages en extérieur, de placer leur(s) histoire(s) le plus loin possible de leur routine de confinement, de protocole sanitaire, de couvre-feu... Un grand besoin de penser à autre chose qu'à la crise qui les accompagne depuis plus d'une année maintenant.

Qu’avez-vous pensé de cette étape du tournage ?

Ces journées de tournage ont marqué pour les élèves un réel aboutissement. Ils ont réalisé combien les différentes étapes de préparation ont pris tous leur sens, comment les différentes pièces de puzzle qu'ont représenté les différents travaux préparatoires se sont finalement assemblées les unes avec les autres pour constituer le court métrage visé.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Le calendrier des journées de tournage a été fortement perturbé par les conséquences de la crise sanitaires : différents reports du fait de cas contact ou positif au covid chez les participants au projet, période de télétravail et calendrier scolaire modifié par le gouvernement lors de la 3ème vague de l’épidémie en France…
Le protocole sanitaire imposant le port du masque, les distanciations et la désinfection du matériel a également rendu le projet parfois très contraignant.
Mais le projet a pu néanmoins être mené à son terme en dépit des difficultés.

Est-ce qu’il y a eu des écarts significatifs de l’action menée par rapport au projet prévu initialement ?

Oui : certaines scènes extérieures ont dû être tournées au collège alors que nous les avions imaginées dans un jardin public de l’agglomération. Notre demande de tournage dans le lieu concerné n’a jamais obtenu de réponse en dépit des relances. Nous avons donc remanié le scénario pour que le tournage dans la cour de l’école fasse davantage de sens

Quels impacts ce projet a-t-il eu, selon vous, à ce stade, sur les collégiens ?

De la part des élèves, une grande motivation et la grande satisfaction de réaliser un projet, en particulier dans cette année scolaire peu propice à l'organisation de projets ou de sorties: pas de cinémas, pas de musées, pas de jumelages, pas de spectacles pédagogique, etc...

Les élèves ont bénéficié d’une ouverture culturelle vers la culture mongole et sur les traditions de ce pays. Le travail a été bénéfique en termes de pratique des techniques du cinéma et de l’audiovisuel, du travail sur la collaboration à un projet commun, du travail de groupe, de la responsabilisation de chacun. Les élèves ont pu aussi développer leur créativité, leur capacité d’expression écrite et orale, la confiance en soi. Le volet « bilangue » du projet a également permis aux élèves de travailler la langue anglaise : et en classe lors de la préparation du court métrage, et lors des journées de tournage avec le réalisateur.

Au niveau du collège, un tel projet est toujours fédérateur en termes de travail d’équipe et
d’interdisciplinarité des enseignements.Ce travail permet aussi de prouver que les élèves d’un établissement classé en zone d’Education Prioritaire peuvent s’engager dans des projets ambitieux et les mener à leur terme.

Un mot de la fin?

Merci aux associations Passeurs d’Images et Les Studios pour avoir proposé et accompagné ce projet.
Merci au réalisateur Stylianos Pangalos pour sa disponibilité et le grand intérêt qu’il a porté au projet.