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Plateforme collaborative d’éducation aux images

La Tortue rouge, vu par...

Laurent Tremeau

directeur artistique, Association Héliotrope, coordinateur École et cinéma (Alpes-Maritimes)

 

Acteur du court métrage depuis 20 ans sur la côte d’Azur, nous sommes particulièrement attachés aux cinéastes dont la trajectoire a croisé la forme courte et nourri leur passage au long métrage.

Michael Dudok de Wit, réalisateur d’animation néerlandais, est l’auteur de plusieurs courts métrages remarqués, dont le sublime et poétique Père et fille, oscar du meilleur court métrage en 2000.

Premier long métrage réalisé en France en 2016, La Tortue rouge « métamorphose » de manière magistrale, les thématiques et le style appliqués dans ses œuvres antérieures.  

Habitué à travailler hors de ses frontières, Michael Dudok de Wit réalise en résidence à Folimage (Valence, France) Le moine et le poisson en 1994. Le film met en scène une rencontre, un affrontement qui se transforme en apprivoisement apaisé entre un homme reclus et un animal qu’il essaie d’attraper.
Ce court métrage annonce La Tortue rouge : cet homme échoué sur une île déserte et sa rencontre avec une mystérieuse tortue rouge, qui va bouleverser le cours de sa vie.

Grâce à ces deux courts métrages, Michael Dudok de Wit rencontre Isao Takahata (Le Tombeau des lucioles), fondateur du Studio Ghibli avec Hayao Miyazaki au Japon : La Tortue rouge sera le premier long métrage coproduit par le studio, hors du Japon.C’est dire la communauté d’esprit qu’entretiennent ces créateurs, épris de nature et de simplicité : la narration épouse ce langage universel sans dialogue, en plaçant l’humain au centre de son environnement.

La bande-son et la musique de Laurent Perez Del Mar fait entrer la dimension romanesque dans la fable.

L’animation privilégie la précision des décors, mais aussi l’attitude et les mouvements des personnages, grâce à la technique de la motion capture réalisée sur le comédien James Thierrée.
Réalisé au fusain, retouché numériquement à l’aide d’une tablette, l’univers graphique de la tortue rouge, conserve un léger grain de l’image et la main de l’homme qui observe dans la solitude et la mélancolie, le cycle de la vie et le temps qui passe.