Aller au contenu principal

Plateforme collaborative d’éducation aux images

72

Un parcours de série en festival : immersion, création, rencontres

Action proposée et portée au niveau régional par Arcadi/la mission francilienne Passeurs d’images – juillet 2019

Dispositif Passeurs d’images

  • Coordination

    • • Passeurs d'images en Île-de-France

  • Période

    Hors temps scolaire

  • Tranche d'âge

    15-25 ans

  • Participants

    43

La coordination francilienne Passeurs d’images a déployé son action expérimentale en partenariat avec le festival Série, series, à travers la mise en place d’un parcours de série en festival sur les trois journées de la 8ème édition de la manifestation (1er-3 juillet 2019). Le parcours s’est articulé entre projection de série et visionnage, module d’analyse de séquence de série, rencontre avec des professionnel·les, module de réalisation d’une pastille d’entretien avec un professionnel de la série.

Ce projet a permis aux participant·es d’appréhender la série à travers une immersion complète au sein d’un événement qui leur a offert une fenêtre professionnelle et créative sur le monde des séries.

En effet, leur parcours de découverte et de sensibilisation s’est déployé autour de différents axes :
- Le Voir, avec la diffusion d’un épisode de série (Floodland), puis l’analyse du premier épisode de la série Real Humans.
- Le Faire, avec la réalisation d’une pastille d’entretien avec un créateur de série (Rik d’Hiet, scénariste de Floodland).

Accompagné·es dans leur dynamique spectatorielle, dans leur démarche analytique ainsi que dans leur processus créatif par trois professionnel·les de l’image et de la série, les participant·es ont pu envisager et approfondir leurs connaissances autour des séries à travers une expérience sensible, jalonnée d’échanges, de rencontres et de découvertes.

Les actions proposées au sein de ce projet ont permis d’encourager l’ouverture des jeunes à des outils qui leur permettent de mieux comprendre et analyser les spécificités audiovisuelles, discursives, narratives et esthétiques des séries, tout en partant de leurs propres pratiques culturelles et de leurs usages. Cela a aussi favorisé le développement de leur conscience critique, en contribuant ainsi à l’échange et à la cohésion sociale.

De plus, la rencontre avec des artistes et l’échange approfondi sur leur parcours professionnel, leur pratique artistique, peut aussi être vecteur de vocations professionnalisantes chez les participant·es. Enfin, ce parcours jalonné de différents ateliers a permis au festival Série, series d’initier une de leurs premières actions en termes d’éducation aux images dans l’offre culturelle de leur programme festivalier, et de développer ainsi une pratique qu’ils déploient déjà hors les murs, sur d’autres créneaux que ceux de leur festival.

Jour 1. Introduction théorique, discussions informelles et première prise en main technique lors de la projection de Floodland. (1er juillet 2019)

Les participant·es ont, dans un premier temps, rencontré le scénariste et réalisateur Antarès Bassis. À ses côtés, les jeunes ont exprimé leurs goûts et usages en matière de série, et ils·elles ont pu entamer un dialogue avec l’intervenant sur leurs connaissances des termes techniques (arc narratif, la « bible », cliffhanger, etc.), tout en faisant un tour des genres sériels : drama, comédie, historique, dramédie, anthologie, etc. Antarès a laissé les participant·es dévoiler et échanger autour de leurs séries favorites, ainsi que leurs personnages préférés. Le temps de discussion a permis à l’intervenant de mieux connaître les jeunes et de leur proposer, par la suite, des axes de travail appropriés.

Dans un second temps, la théorie a laissé place à la pratique. L’intervenant a présenté son matériel de tournage aux lycéen·nes qui sont allé·es, par la suite, tourner des plans au Cinéma Ermitage de Fontainebleau dans le cadre de la projection de la série belgo-néerlandaise Floodland. Le matériel était composé d’un kit image et d’un kit son complet.

À tour de rôle et toujours avec l’accompagnement d’Antarès Bassis, les participant·es ont filmé l’avant-séance publique de Floodland. Ils sont parvenus à faire des images de l’équipe technique ainsi qu’à prendre le son ambiant. Ils ont ensuite assisté à la projection en séance publique d’un épisode Floodland ainsi qu’au panel de discussion qui s’en suivait ; panel composé de sept des membres de l’équipe de la série. Lors de la discussion, les jeunes ont également pu tourner quelques plans dans la salle.

Jour 2. Tournage de l’interview de Rik D’Hiet, rencontre avec les créateurs de Real Humans et analyse. (2 juillet 2019)

Les jeunes ont eu la possibilité d’interviewer Rik D’Hiet, créateur et scénariste belge de la série Floodland, visionnée la veille.

Avant l’heure de l’interview, les participant·es ont préparé cette rencontre en rédigeant les questions et en choisissant le lieu de tournage adéquat (les jardins de Diane au château de Fontainebleau), accompagné·es d’Antarès Bassis, qui leur a donné des clés théoriques sur la conduite d’entretien et d’interviews : comment construire son propos et ses questions ? Comment filmer en interview ? Comment rythmer ses plans et dynamiser la discussion par des biais artistiques (réalisation en mouvement, effets de montage, etc.). Ils ont eu le temps de tourner des plans de coupe dans les jardins et ont pu à nouveau utiliser le matériel mis à disposition par l’intervenant (boitier vidéo, perche, micros HF etc.).

Les lycéen·nes sont ensuite retourné·es au théâtre pour commencer l’interview avec Rik d’Hiet. Après quelques questions posées, l’équipe s’est retrouvée dans les jardins de Diane pour la seconde partie de l’interview. Rik d’Hiet a parlé de son expérience de créateur, des étapes d’écriture, de certains détails scénaristiques, ainsi que de ses choix de casting. Après une heure d’interview, les lycéen·nes ont pu faire un débriefing avec Antarès Bassis et revenir sur les moments forts de l’interview, les difficultés rencontrées pendant le tournage, et les idées de pré-montage, etc.

L’après-midi, les participant·es ont rencontré Lars Lundström et Harald Hamrell, respectivement scénariste et réalisateur de la série suédoise Real Humans. Ils ont échangé sur les grands thèmes développés dans la série (la robotisation, la technologie poussée à l’extrême, l’obsolescence.). Ils ont également parlé de leurs propres parcours dans l’industrie du cinéma et de la télévision. Ils ont donné de nombreux conseils relatifs à leurs carrières aux jeunes, en pleine réflexion sur leur avenir.

À l’issue de cet entretien, les lycéen·nes ont visionné l’épisode pilote de Real Humans. Ils ont effectué un débriefing de l’épisode avec Stéphanie Masson (scénariste) et Romain Baujard (réalisateur). Stéphanie Masson et Romain Baujard ont commencé un travail d’analyse de séquence, à l’aune de l’image et des arcs narratifs du scénario, auquel les jeunes ont largement participé et débattu.

Jour 3. Atelier d’écriture sur Real Humans, projection et analyse des plans tournés par les lycéens. (3 juillet 2019)

Pour ce dernier jour de parcours, les jeunes ont retrouvé Stéphanie Masson ainsi que Romain Baujard pour un atelier d’écriture. Ensemble, ils ont écrit des arcs narratifs possibles qui suivraient l’épisode pilote de Real Humans, analysé la veille. Ils ont évoqué le futur de certains personnages et ont continué l’histoire, la suite narrative de Real Humans, comme feraient des scénaristes professionnel·les.

L’atelier d’écriture s’est terminé et a laissé place au retour d’Antares Bassis, qui a montré les images tournées par les participant·es les deux jours précédents : au Cinéma Ermitage lors de la projection ; mais également les plans tournés au théâtre et dans les jardins de Diane, avec l’interview de Rik D’Hiet.

Avec un regard et un point de vue pédagogiques, l’intervenant a pointé les forces et les faiblesses de chaque plan, en matière d’image et de son. Les participant·es ont ainsi pu voir concrètement le résultat de leurs parcours sur le festival et sont reparti·es de nouvelles clés pour améliorer leur technique.