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Plateforme collaborative d’éducation aux images

Photo le jours d'après
Atelier de pratique
Marseille

Dans les Bouches-du-Rhône : Un appel à l’imaginaire - « Le grand petit » et « Le bateau mystérieux »

Ateliers de création de deux court-métrages de science-fiction dans une classe de CE1 de l’École élémentaire Peyssonnel 2 (Marseille)

Dispositif École et cinéma
Dispositif Passeurs d’images

Atelier de pratique

  • Période

    Temps scolaire

  • Tranche d'âge

    6-10 ans

  • Participants

    24

Le projet

 

 

Contexte

Le projet « Le jour d’après – Un appel à l’imaginaire » a permis à un groupe de 24 élèves entre 7 et 8 ans de la classe de CE1 de l’école élémentaire Peyssonnel (Marseille) de s’interroger sur l’expérience du confinement et de créer par le prisme de l’imaginaire à travers le cinéma.

Ce projet s’est inscrit dans le PEAC (Parcours d’Éducation Artistique et Culturelle) et dans le Parcours citoyen de l’élève : EMC (éducation morale et civique), éducation aux médias, coopération, débat. Dans son Parcours citoyen, ce projet a également pu mettre l’accent sur le lien avec les familles, un des axes prioritaires de cette école.

L’école participe au dispositif national d’éducation à l’image « École et cinéma ». Ce projet de tournage a donc eu pour objectifs d’intégrer l’étude de l’art cinématographique dans un projet de pratique autour de l’image et du son pour développer une éducation du regard. Il a permis de construire un parcours du spectateur visant à éveiller la curiosité et l’intérêt des élèves pour des films de qualité par la découverte d’œuvres cinématographiques contemporaines et du patrimoine, en salle de cinéma.

Ce projet a été réalisé avec l’aide et l’accompagnement d’Anais Ruales Borja (directrice de la photographie) et Maxence Germain-Vassilyevitch (réalisateur), ainsi que des enseignantes Laure Parraud et Marianne Chabin.

Deux petits films ont ainsi été réalisés, ainsi qu’un reportage documentaire qui retrace l’ensemble des actions et de l’expérience menée.
 

Déroulé de l’action :

L’action s’est construite à travers 4 moments :

1) Réfléchir :

Question posée aux élèves en classe : « lors du premier confinement, qu’elles ont été vos situations ou vos images marquantes ? Quels souvenirs en avez-vous ? »
Consigne de travail : « pendant qu’un de vos camarades raconte son souvenir, dessinez-le ! » Décrire un moment, une sensation, un sentiment.
Mise en commun des productions des élèves, au tableau et commentaires sur les productions.

2) Voir :

Visionnage de la séquence d’ouverture du film « L’homme qui rétrécit » sans jamais nommer le titre
Décryptage de la séquence filmique en s’appuyant, comme ressources pour les intervenants et les enseignants, sur la plateforme NANOUK et la page du film

3) Imaginer :

Question : « que va-t-il se passer maintenant ? »
Consigne : « raconte la suite du film en la dessinant. »
Mise en commun de toutes les productions des élèves.
Récolte d’émissions d’hypothèses, catégorisation. Raconter un imaginaire personnel pour construire un imaginaire collectif avec la classe.

4) Créer :

Se réapproprier la première séquence du film (ouverture) et reprendre l’analyse filmique. Lister les différents éléments.
Consigne : « refais la première séquence du film en utilisant le matériel proposé. »
 

Calendrier des séances :

- Lundi 23 novembre 2020 8h30 9h30 collectif en classe entière
- Jeudi 26 novembre 2020 8h30 9h30 collectif en classe entière
- Vendredi 27 novembre 2020 8h30 9h30 collectif en classe entière
- Jeudi 3 décembre 2020 8h30 9h45 mise en atelier
- Lundi 7 décembre 2020 8h30 9h45 mise en atelier
- Jeudi 10 décembre 2020 8h30 9h45 mise en atelier
- Vendredi 14 décembre 2020 8h30 9h45 mise en atelier
- Jeudi 7 janvier 2021 8h30 9h45 mise en atelier
- Vendredi 8 janvier 2021 8h30 9h45 mise en atelier
- Lundi 11 janvier 2021 matinée collectif en classe entière
- Jeudi 14 janvier 2021 matinée  collectif en classe entière
- Lundi 18 janvier 2021 journée tournage
- Jeudi 21 janvier 2021 journée tournage
 

La Séance de restitution

A la fin du projet, les courts métrages réalisés par les élèves ont été projetés en salle, dans le cadre du dispositif École et cinéma dans leur cinéma partenaire « La Baleine » en présence de tous les acteurs du projet. Ce fut une aventure extraordinaire pour tous les acteurs du projet et riche en émotions ! De nombreuses compétences ont été acquises par les élèves de la classe. Ce projet restera un inoubliable souvenir pour ces élèves de REP+.
 

La parole aux intervenant.e.s (Maxence Vassilyevitch et Anaïs Ruales)

« Dans un premier temps, il s’est agi de générer des interactions et des discussions autour de l’expérience du confinement et de l’après-confinement. 
Plutôt que de partir des images médiatiques, du flux en continu d’informations qui nous submergeait au quotidien, nous avons commencé par un pas de côté, allant vers l’autre en partant de nous. 

Pour cela nous sommes partis des images qui nous habitent, celles que l’on garde en soi, et nous les avons pris comme source de partage créatif. Nous nous inspirons en cela de la démarche pédagogique / artistique de Joseph Beuys et de son ouvrage « La Traversée du XXème siècle - Image et souvenir » dans laquelle sa pratique des dessins d’observations matérialise le rapport à l’espace et à la connaissance du monde.

Ensuite, comme point d’accroche, de filiation avec cette impulsion, nous avons travaillé sur le film L’Homme qui rétrécit (Jack Arnold, États-Unis,1957). A travers ce film qui va bien au-delà d’un film de science-fiction nous avons pu aborder une discussion autour de l’expérience du confinement et du « jour d’après ». En effet, le parallèle est total : Tout comme nous, le personnage est confronté du jour au lendemain à une situation sur laquelle il n’a aucun contrôle (il se met à rétrécir) ce qui va progressivement bouleverser tous ses repères, son identité et donc sa vie entière. Il se trouve atteint d’une pathologie pour laquelle le remède n’existe pas encore, il doit s’adapter à ce nouveau mode de vie en attendant la découverte providentielle de la science qui fera tout revenir à la normale. Il va devoir apprendre à s’adapter sans cesse aux nouvelles contraintes. Tout ce qu’il a connu jusqu’alors est à revoir sous ce nouveau prisme. 

En commençant avant toute chose par l’image, l’histoire et le regard que l’on pose sur celle-ci, nous avons souhaité que les jeunes élèves de de la classe de CE1 de l’école élémentaire Peyssonnel puissent parler, voir, faire résonner l’aventure du personnage avec la leur d’abord par le sensible, en les interrogeant sur la base de la découverte du film. La matière cinématographique a ainsi été abordée de manière pratique, en deux étapes : d’abord, l’étude de plusieurs séquences du film, puis la production de petits objets filmiques avec effets spéciaux. 
Ces objets ont permis à chacun et au groupe de faire « ensemble », de mettre en scène pour s’approprier et raconter à l’aide de l’artifice cette réalité « extraordinaire » qui enfant et même adulte nous dépasse. 

Enfin, ces films ont été projetés publiquement, et l’initiative conduite par la classe est devenue le moteur d’un partage d’expériences au sein de la salle de cinéma, comme espace d’échanges, de présentation, de valorisation. Cette rencontre entre l’objet filmique et le public a été très importante car l’espace de la projection est l’espace de la création pour tous et toutes »
 

Le documentaire

Une extension du projet a été menée par les deux intervenants pour réaliser un film documentaire sur la vie de l’école et des parents d’élèves. La crise sanitaire offrant malheureusement une situation particulière, notamment dans un des quartiers les plus pauvres de France.

Les intervenants ont souhaité partager, au regard de l'action initiale, la réalisation d’un documentaire en complément de la création des courts métrages. 
Ils ont notamment traité la problématique suivante : comment, toute la communauté éducative et les deux artistes ont-ils vécu l'expérience artistique au cœur d'une école, d'une classe, pendant ce temps-là si particulier ?
 

 

Intervenant.e.s
Maxence Vassilyevitch 
Après une licence en arts visuels et cinématographiques à la Sorbonne Nouvelle (Paris III) et un master en réalisation à la London Film School, Maxence Vassilyevitch devient lauréat 2014 du G.R.E.C. avec son court-métrage Je suis présent. Il réalise en 2017 Saranac Lake, produit par Sedna Films avec le concours de la région Limousin. En 2018, il rejoint les Ateliers Médicis pour accompagner la réalisation de trois projets filmiques, Les Archipels. En 2019, il finalise Midnight Kids, film anniversaire pour les 50 ans du G.R.E.C en partenariat avec France 2. Il vient de terminer Planète X, un moyen métrage produit par les Films de La Capitaine en coproduction avec Rectangle Productions. Le scénario de son premier long métrage, Cosmos-Zoo, a reçu l’aide à la réécriture du CNC et de la Région Sud.
Anaïs Ruales 

directrice de la photographie et réalisatrice

 
Porteurs du projet :

Christel Sevilla 
Coordinatrice départementale École et cinéma CPD Arts plastiques DSDEN 13, Éducation nationale
13001 Marseille 

Catherine Mallet 
Coordinatrice départementale École et cinéma
Cinéma La Cascade, 13500 Martigues

COMPAGNIE D’AVRIL
Allée du serpolet
13500 MARTIGUES
ateliers@compagnie-avril.com 

Classe de CE1 de l’École élémentaire Peyssonnel 2
26 Rue Peyssonnel, 13003 Marseille
Enseignantes : Laure PARRAUD et Marianne CHABIN