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Plateforme collaborative d’éducation aux images

Migrations en images

La création audiovisuelle et l’éducation aux images auprès de publics en situation de migration : des projets pour encourager l’expressivité, l’empowerment, la rencontre et l’interculturalité.

Ce projet expérimental interrégional a été pensé en direction de publics réfugiés, en situation de migration ou ayant connu l’expérience de l’exil. Certaines coordinations Passeurs d’images mettaient déjà en place quelques actions bénéficiant à ces publics : il a été décidé que cet axe serait développé au sein d’un projet expérimental, afin de proposer différentes pistes pédagogiques et tester différents formats d’ateliers auprès de ces publics.

LES ENJEUX ET OBJECTIFS

Les professionnel·les de l’éducation aux images envisagent et saisissent la nécessité de mettre des images sur et de produire des images autour des réalités migratoires et de leurs flux, de leurs causes et de leurs conséquences, tant au niveau humain, que social et sociétal.

En effet, les trajectoires de vie, les parcours, les identités se forment et se déforment à travers les différents voyages et étapes par lesquels passent les personnes réfugiées, en situation migratoire. Le fait de travailler autour, avec et par l’image, en allant de la sensibilisation à la création, serait un moyen de mettre à disposition de ces publics un médium d’expression ; un support permettant de porter des messages, des points de vue et d’affirmer un regard sur leurs conditions et leurs possibles, sur leurs vies, leurs passés, leurs futurs.

Il est important pour les acteur·rices de l’éducation aux images de s’emparer et de travailler autour de la question des différents usages de ces publics prioritaires, en situation de migration. Quels sont leurs rapports au cinéma et aux images ? Comment s’approprient-ils les différentes plateformes de communication et de publication de contenus (audio)visuels ? A l’heure du web social et des réseaux sociaux où les affinités s’affichent, dirigées par des algorithmes et des logiques marchandes, pourquoi peine-t-on à établir du lien solidaire entre les individus ? Dans quelles mesures un travail avec et sur les images s’avère être une priorité afin de redonner du sens à l’action artistique et culturelle à destination de publics réfugiés, et plus largement prioritaire ?

Manier les images, composer avec, se les approprier ou bien les produire, les imaginer, serait une manière de (re)donner voix et représentativités à des personnes réfugiées, bien souvent surmédiatisées et pourtant peu écoutées, peu entendues.

Interroger notre rapport aux images selon notre vécu, nos mœurs, nos habitus et les faire dialoguer avec d’autres perceptions et d’autres interprétations crée une richesse culturelle et citoyenne protéiforme qu’il est nécessaire de mettre en perspective afin d’initier une dynamique de partage et de lien social entre des publics divers.

LES ACTIONS

Dans le but de mettre en œuvre des projets s’inscrivant dans des territoires distincts et spécifiques, quatre coordinations du dispositif Passeurs d’images ont été accompagnées afin de développer un projet local avec des publics concernés par les réalités sociales, humaines, économiques et culturelles liées à la migration, à l’exil.

L’AcrirA (Auvergne Rhône-Alpes), Hors Cadre (Hauts-de-France versant Nord), Normandie Images (Normandie) et Premiers Plans (Pays de la Loire) ont pu mettre en place entre mars et novembre des actions de médiation et de création audiovisuelles auprès de groupes de personnes en situation de migration, ou qui ont connu l’expérience de l’exil.

Chaque projet, encadré artistiquement par un.e ou plusieurs intervenant.es (réalisateur·rices, scénaristes, chef opérateur·rices, etc.), a résulté à une création audiovisuelle donnant à voir les parcours, mais surtout l’intériorité ; les rêves, les pensées, les désirs et les espoirs ; des participant.es aux ateliers.

Ces projets interrogent des questions de citoyenneté, d’être-ensemble, tout en étant vecteurs et pivots d’éducation aux images, en permettant de surcroit aux personnes qui y sont impliquées de s’intégrer dans une dynamique créative de groupe. Ainsi, en s’initiant et en pratiquant les fondamentaux de la création filmique, ces personnes et ces jeunes se racontent et se (re)découvrent aussi à travers le geste créatif, l’échange avec autrui et l’émancipation artistique.

La valorisation

La valorisation des quatre projets menés sur les territoires s’est tenue le 23 novembre 2019, dans le cadre de la 10eédition du festival Migrant’Scène, manifestation nationale portée par l’association La Cimade, organisée en partie aux Grands Voisins pour la région francilienne.

Vous n’avez malheureusement pas pu être des nôtres ?

Écoutez le podcast qui restitue cette journée !

Son & interviews
Christina Perez, Hélène Philippi, Sandrine Dumas, Alma Lemagnen

Montage
Romain Baujard, Carol Desmurs

Focus sur les ateliers de la journée

Cette journée a été l’occasion pour les porteurs de projets, les artistes et les participant.es aux ateliers de venir présenter leur film devant un large public et de pouvoir se rencontrer mutuellement autour de leurs projets et de temps conviviaux.

Les films ont été projetés, suivis de retours d’expérience et d’échanges avec le public. Plusieurs initiatives citoyennes et associatives ont aussi été présentées, notamment des projets émergents de plateformes numériques collaboratives qui permettront de mettre en lumière, au niveau local, des projets audiovisuels construits par, pour et avec des publics en situation de migration : « Nouvelles Donnes » (Normandie) et « Arts, identités et résiliences » (Pays de la Loire). La journée s’est clôturée par un florilège d’activités : atelier de création photographique en 360°, promenade guidée des Grands Voisins, visite et médiation autour de l’exposition interactive Moving Beyond Borders (crée par Migreurop / Cie Etrange Miroir), concert.

Regard sur l'atelier de création visuelle en 360°

La prise de vue en 360° n’a pas de cadre, pas de frontières : on voit tout. Ainsi, on peut imaginer cette forme de prise de vue pour faire son portrait ou celui des autres. Comme transparente, omnisciente, l’image 360° laisse entrevoir tout ce qu’il y a autour de nous ; ce qui est complexe et englobant, ce qui est familier et étrange, ce qui est réel et imaginaire, ce qui relève de nous, ce qui relève des autres.

Il a été proposé aux participant·es un atelier de création photographique en 360°, découpé en deux temps : un temps dédié à de la pratique liée à l’art plastique, où les participant·es pouvaient créer une affiche les mettant en scène ou mettant en scène les autres, à l’aide de collages, dessins, écritures, etc. Puis, un temps consacré à la pratique de l’image, où ils pouvaient se prendre en photo dans l’espace en jouant avec leur création et les mises en perspectives ludiques que la captation en 360° rend possible.

Certain·es participant·es ont préféré laisser s’exprimer de façon individuelle leur intériorité, tandis que d’autres ont décidé d’entrer dans ces processus créatifs à plusieurs. Dans tous les cas, chacun·e a pu confronter son œuvre aux regards, aux gestes et aux paroles des autres, initiant par ce biais des moments d’échange, de rencontre, de partage.

NOS PARTENAIRES

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