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Plateforme collaborative d’éducation aux images

Les films de l'Arpenteur

Les films de l'Arpenteur est un collectif de réalisateur·rices formé·es au master Image et Société de l’université d’Evry. L’association est un espace de partage autour des créations documentaires des membres mais aussi autour de projets d’atelier de créations cinématographiques.

Depuis 2015, les films de l'Arpenteur animent des ateliers de création cinématographique en Ile-de-France et plus particulièrement en Seine-Saint-Denis en travaillant en partenariat avec des structures de terrain (centres sociaux d'Aulnay-sous-Bois, association les Enfants du Canal).

L'un des objectifs de ces ateliers est de créer des œuvres collectives singulières et sensibles qui placent l’échange au cœur de la conception, permettant aux réalisateurs intervenants et aux participants de confronter leur vision du monde. Ces ateliers sont l'occasion d’explorer des formes hybrides (webdocumentaire, films d'interpellation, mises en scène, etc.).

En 2017-2018, le collectif a porté un projet d’ateliers, coproduit par Passeurs d'images en Ile-de-France, en partenariat avec l’association Les Enfants du Canal. Le film réalisé au cours de ces ateliers, B comme bagou, est un abécédaire vidéo qui dresse un portrait des participants de l'atelier, des jeunes roumain·es et bulgares vivant en squat et en bidonville. Réaliser ce film en impliquant les participant·es a permis de faire porter la voix de celles et ceux que l'on entend peu.

BENOIT PEYTAVIN ET SIMON DESJOBERT : Réalisateurs et intervenants dans les ateliers de création cinématographique

Quelles sont vos missions au sein du collectif Les films de l'Arpenteur ?

Nous sommes réalisateurs - intervenants dans les ateliers de création cinématographique. Nous avons tous deux conçu le contenu des ateliers que nous avons animé par la suite.

Quels ateliers avez-vous menés durant l'été culturel ?

Durant l'été nous avons animé les ateliers Le petit détournement auprès de deux structures du Val d'Oise : au centre social d'Argenteuil et à la MJC de Persan.

Pour ces ateliers, nous avons imaginé un dispositif ludique et flexible pour s'adapter au contexte et au public.

L'idée de ces ateliers était de questionner la période post-confinement en prenant comme support des films d'anticipations qui proposent bien souvent un regard sur le futur, et sur les enjeux technologiques ainsi que sociétaux.

Le petit détournement proposait aux jeunes participant·es (11-15 ans) d’imaginer le contenu d'une séquence de films d'anticipation en visionnant un extrait de film (Minority Report et Brazil) auquel nous avions coupé le son.

Il fallait donc que les jeunes imaginent ce qui pouvait être dit par les personnages du film. Nous avons d'abord dessiné une trame narrative à la séquence. Ensuite, nous avons écrit des dialogues que les participant·es ont joué et enregistré. Enfin, nous avons travaillé sur les bruitages de la séquence.

Avez-vous rencontré des difficultés pour mettre en place ces ateliers face au contexte post COVID-19 ?

Pendant l'été, la crise sanitaire était encore bien présente. Des familles étaient encore réticentes à l'idée de laisser leurs enfants participer à ce type d'activités. La mobilisation des jeunes a donc été plus difficile que lors des précédents ateliers que nous avons pu mener. Certain·es des jeunes participant·es n'étaient sortis que deux ou trois fois depuis mi-mars ! Les habitudes scolaires étaient bien oubliées et les jeunes vivaient en horaires très décalés, ayant pris l'habitude de se lever très tard. Mais d'autres part ils·elles étaient très volontaires pour rester après les ateliers, certain·es ne voulaient pas partir.

Avec les participant·es de l'atelier il fallait respecter les gestes barrières : garder une distance d'un mètre, porter un masque en intérieur, manipuler du matériel. Tout cela rendait les ateliers un peu moins fluides qu’à l’accoutumée, et nous a obligé à avoir une attitude stricte par rapport au respect de ses consignes, ce qui a pu être parfois pesant pour des ateliers qui se voulaient ludiques.

Quels sont, pour vous, les conséquences et impacts de ces ateliers sur les jeunes dans ce contexte post COVID-19 ?

Même au cœur de l'été, une bonne partie des jeunes que nous avons eus en atelier vivait quasiment comme pendant le confinement. Avec très peu de sortie et de rencontre. Ces ateliers ont été pour elles·eux une occasion de sortir un peu de ce temps suspendu et d'un rythme très quotidien, où la télévision et les jeux vidéo avaient une place importante, et où la sociabilité passait beaucoup par le téléphone. Se remettre sur un travail d'écriture exigeant a parfois été compliqué, mais les jeunes se sont accroché·es avec la volonté de réaliser de bons doublages, la partie bruitages était quant à elle plus ludique, et au final très manuelle.

Le cinéma fait rêver, c'était le média idéal pour sortir de la routine quotidienne du confinement.

Mais, pour nous aussi c'était un plaisir de mener un projet de ce type. Notre activité à elle aussi était en pause, en tout cas repensée, pendant de nombreux mois. Ces ateliers étaient l’occasion d'à nouveau transmettre et créer des œuvres collectives sur un ton décalé.