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Plateforme collaborative d’éducation aux images

FRMJC Bourgogne-Franche-Comté

La FRMJC  a pour vocation de soutenir les MJC de Bourgogne Franche-Comté et d’animer son réseau, en apportant une aide technique, culturelle et administrative sous toutes ses formes, aux Maisons des Jeunes et de la Culture et autres associations adhérentes, en assurant une liaison permanente et efficace entre les Maisons des Jeunes et de la Culture et toutes autres associations adhérentes, en assurant une liaison avec la Fédération Française des Maisons des Jeunes et de la Culture, en représentant ses membres auprès de toutes les instances privées et publiques au niveau régional et en menant ses propres projets d’éducation populaire, en particulier autour de l’animation culturelle et sociale.

La FRMJC Bourgogne-Franche-Comté est l'une des coordinations régionales Passeurs d'images. À ce titre, elle est le garant de l’organisation globale des actions Passeurs d'images dans sa région : elle impulse, soutient, définit, encadre et accompagne les projets locaux. Elle est le relais entre les partenaires nationaux et les collectivités territoriales, et se présente comme l’interlocuteur privilégié des villes et territoires associés, et de tous les partenaires de terrain.

FLORIANE DAVIN : Chargée d'animation et développement de réseau Coordination régionale Passeurs d'images

Comment vous sentez-vous en cette rentrée particulière ?

Il est particulièrement difficile de répondre à cette question en ce moment. Personne n'est touché directement par le virus au sein de l'équipe et nous nous focalisons sur un printemps que nous espérons plus radieux. Mais, il est indéniable que le moral est touché. Le circuit de cinéma itinérant est de nouveau à l'arrêt et sans réelle perspective de ré-ouverture, les MJC de la région ont leurs activités réduites, la coordination école et cinéma est en bouillone et les projets passeurs d'images sur-vivent. La FRMJC reste pour autant mobilisée en puisant son énergie au cœur des engagements de l'éducation populaire. Les yeux piquent, les mains râpent mais jusqu'ici tout va bien.

Vous organisez trois rencontres interprofessionnelles au plus près des acteurs territoriaux dans votre région Bourgogne-Franche-Comté.

Deux d’entre elles, ont déjà eu lieu, comment se sont-elles déroulées ?

Ces deux premières rencontres se sont donc finalement déroulées en ligne. Pensées pour rayonner sur l'ensemble du territoire, la première rencontre initialement prévue à Vesoul prenait une tournure trop complexe. Bien que le re-confinement n'était pas encore rentrée en vigueur, les restrictions prenaient de l'ampleur. Sept jours avant, nous avons donc remodeler cette journée en une matinée en ligne. Un rebondissement qui avait le mérite d'effacer les contraintes kilométriques et les risques sanitaires. Pour la seconde, la question du maintien en salle s'est posée jusqu'à la dernière minute, les inscriptions étaient nombreuses. Le confinement à était annoncé le jeudi, le rendez-vous était prévu le mardi suivant. Et cette fois ci, l'option numérique était déjà bien préparée.

Si la première n'a pas connu un franc succès, nous avons passé un bel après-midi derrières nos écrans respectifs lors de la seconde rencontre. Quelque chose de particulier était tout de même palpable. Quelque chose entre le plaisir d'être tout de même informé et de partager et la frustration de ne pas avoir ces échanges de visu, plus longs, plus chaleureux.

Une deuxième édition mitigée donc, sur laquelle il est particulièrement difficile de tirer des conclusions. Mais, il est certain, que nous essaierons de faire toujours plus pertinent en 2021.

En quoi ces rencontres sont-elles importantes au sein du territoire ?

La Bourgogne-Franche-Comté est une nouvelle grande région composée de multiples territoires, très singuliers. Réunies, en 2016, c'est deux voisins apprennent depuis à vivre sous le même toit. Un grand changement organisationnel et institutionnel auquel s'est ajouté les évolutions de Passeurs d'images, l'association mais aussi régional. En effet, une nouvelle formule de Passeurs d'images, hors temps scolaire, s'est mise en place au printemps 2019. Il est donc important de partager ces évolutions à différentes échelles, faire connaitre le dispositif et ses possibles, mais aussi créer du lien. Ouvertes à tous, il est là aussi important que chacune des parties prenantes puissent se rencontrer, échanger, rêver.

Quels en sont les enjeux et les objectifs ?

Le premier enjeu est de faire découvrir le dispositif à de nouvelles structures, sur de nouveaux territoires. Habituées comme novices, chacun a de quoi nourrir l'autre et ainsi qualifier, encore plus, ses actions. Dans cette dynamique, c'est bien la rencontre entre acteurs culturels, acteurs sociaux et professionnels de la création audiovisuelle qui est au cœur des journées, pour faire naître de nouveaux projets comme pour partager ses pratiques. Car si tous les groupes, si tous les projets, si tous les territoires sont différents, des points de croisements s'opèrent.

Le deuxième enjeu est donc de créer des espaces et temps privilégiés à la réflexion, commune. Sortir la tête de son quotidien pour prendre du recul sur ce que l'on fait, ce qu'il se fait ailleurs et peut-être envisager (autrement) ce que je ferai demain. Cet apport plus théorique se fait autant à travers des ateliers collectifs, comme lors des rencontres 2019, que par des invités spécifiques, comme le 3 novembre dernier.

Sous-jacent à ces deux grands axes, il s'agit évidemment de créer une intelligence collective et collaborative pour que les jeunes, sur l'ensemble de la région, bénéficient d'une permaculture de l'éducation aux images.

Pourquoi avez-vous fait le choix d’en organiser trois autour de thématiques différentes ?

Les trois thématiques différentes sont pensées comme un parcours. Indépendantes les unes des autres, elles sont aussi complémentaires. Ainsi, il est possible de participer à un, deux ou aux trois rendez-vous. Comme une deuxième couche organisationnelle, ces thématiques, remontées du terrain, se déploie sur des territoires qui spécifiques. Ainsi, sur la Haute-Saône, un département avec très peu de projet Passeurs d'images, la journée était conçue comme une présentation du dispositif et des outils. A Lons-Le-Saunier, ville plus centrale de projets Passeurs d'images, nous pouvions aller plus loin, en accord avec la typologie du lieu qui nous accueillait (cinéma, médiathèque, centre culturel). Enfin, la prochaine rencontre du 4 février, autour de la pratique des intervenants, est comme une ouverture à la saison 2021 des projets.

Vous avez lancé un appel à projets aux structures présentes sur votre territoire. Pouvez-vous nous en dire plus sur son contenu, les publics visés et sur les structures qui peuvent y répondre ?

L'appel à projet s'adresse à tous types de structure souhaitant développer une action auprès des jeunes éloignés des pratiques cinématographiques. Cette action à plus ou moins long court doit articuler le visionnement de films et la rencontre d'au moins un professionnel de la création audiovisuelle pour en faire naître une production. Cette dernière peut tout aussi bien être la création d'images en mouvements (à plat comme en 3D, linéaire comme interactives), de programmation de séances, de critique, de voix, de doublures, de casting, de lumières, etc. Le cinéma dans son tout comme dans une seule de ses caractéristiques peut être exploré.

Le caractère partenarial entre contenu, participants et intervenant ainsi que le maillage territorial sont des données importantes.

Comment ces rencontres interprofessionnelles s’articulent avec cet appel à projets ?

Cet appel à projet est présenté lors de chacune des rencontres interprofessionnelles (excepté celle du 3 février qui sera après la clôture de l'appel à projet, une nouveauté 2020). Comme évoqué précédemment, ces rencontres sont l'occasion de tisser des premiers liens pour le développement de projet. Cela permet aussi d'avoir des réponses à toutes sortes de questions très pragmatiques.

En s'appuyant sur les projets soutenu les sessions précédentes, on apporte des exemples très concrets, qui permettent aux éventuels candidats de se projeter plus facilement ou, en tout cas, de positionner leurs propositions.

Avez-vous rencontré des difficultés pour mettre en place des ateliers Passeurs d’images face au contexte post COVID-19 ?

La coordination ne met pas en place directement d'atelier Passeurs d'images. Néanmoins, plusieurs projets ont été annulés. Face à la crise sanitaire, certaines actions pouvant se tenir uniquement sur les vacances d'été ont subi la distance du premier confinement. Avancer sur le contenu était très difficile.  Les multiples rebondissements ont demandé beaucoup d'énergies pour déplacer les actions, les repenser dans l'incertitude des contraintes. Les porteurs de projet se sont battus pour que leurs actions existent. Le contexte en plein COVID-19 a aussi renforcé la nécessité de ces propositions envers les jeunes. Après tant de mois passé, beaucoup, derrières les écrans, avoir cette approche est particulièrement forte, pour les jeunes comme pour les structures.

Ce sont surtout les valorisations qui sont passées à la trappe à cause des restrictions sanitaires. Ne voulant pas se couper de la magie de voir le résultat ensemble, c'est une année riche en projections de films d'ateliers qui s'annonce.

Quels sont, pour vous, les conséquences et impacts des ateliers Passeurs d’images sur les jeunes dans ce contexte ?

Alors que les inégalités se creusent toujours plus en cette période de crise sanitaire, les ateliers Passeurs d'images sont une véritable bouffée d'air pour les jeunes. Après l'isolement, retrouver le chemin du groupe pour faire ensemble n'est pas anodin, encore moins en termes d'images. Décomposer le langage cinématographique, proposer des clefs de lecture, autoriser la prise de parole, enregistrer les pensées, donner un visage à un réalisateur, un acteur, un preneur de son, "est un acte politique". Les ateliers sont essentiels pour que les jeunes se sentent capables et autorisés à créer et partager leurs images.