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Plateforme collaborative d’éducation aux images

Dispositif École et cinéma
Dispositif Collège au cinéma

Conférence - Programmation et autocensure

Les catalogues au cœur des dispositifs : interroger les réticences des différents acteur·rices des dispositifs, à travers une approche à la fois historique, sociologique et artistique.

Présentation

Partant du constat que certains films des catalogues des dispositifs nationaux d’éducation au cinéma ne sont plus - ou très rarement – programmés, cette conférence proposait d’interroger les réticences des différents acteur·rices de ces dispositifs, du comité de choix de films au cadre familial, à travers une approche à la fois historique, sociologique mais aussi artistique. Le cinéma rendu accessible au jeune public questionne ce que l’adulte accorde de montrer ou de cacher aux enfants. Cette conférence a permis de réfléchir au travail de programmation et à l’importance de l’accompagnement de ces films, qui permettent d’engager un dialogue entre les œuvres et d’établir une réflexion critique avec les élèves.

Pour une histoire de la cinéphobie

Le terme de « cinéphobie » n’est pas formé sur celui de « cinéphilie » par simple inversion, afin de désigner les écrits ou les attitudes hostiles au cinéma : l’invention du mot « cinéphobe » précède celle du « cinéphile » et rend compte, dans les années 1910-1920, de la méfiance et des critiques que le cinéma a suscitées dès ses débuts. Mais si le terme de « cinéphobie » s’efface progressivement du langage en raison de la victoire culturelle de ses adversaires cinéphiles, les peurs qu’il recouvrait n’ont quant à elles pas nécessairement disparu. Revenir sur l’histoire de la cinéphobie, c’est ainsi tâcher de ressaisir les arguments sous-jacents à ces peurs, essayer d’expliquer la permanence de certaines méfiances, mais aussi comprendre ce que la cinéphilie elle-même doit à la cinéphobie, contre laquelle elle a dû se construire en défendant une certaine idée du cinéma. 

L’autocensure dans les dispositifs d’éducation au cinéma

L’autocensure – et par ricochet la censure - sont des questions purement cinématographiques. Cacher/montrer est un ressort essentiel de la mise en scène : cette question est intrinsèque à la création mais aussi à la diffusion. Enseignant·es et programmateur·rices s’interrogent sur la pertinence de montrer des films audacieux ou susceptibles de heurter le public. À partir de quelques extraits concrets, cette intervention met en exergue les frilosités de l’époque qui interrogent la légitimité du cinéma dans le cadre de l’école. 
 

Parole d’artiste

Pour clore ce temps de réflexion, il semblait important de laisser la parole à un artiste qui crée pour le jeune public en abordant des sujets dits difficiles ou sensibles. Éric Montchaud, réalisateur de films d’animation (La Petite casserole d’Anatole et Un Caillou dans la chaussure), nous livre son témoignage, tant du point de vue de ce qui l’anime et le pousse à traiter ces sujets, que des difficultés auxquelles la production a pu être confrontée et des questions qu’il a dû affronter lors de la recherche de financement de son dernier court métrage.
 

 

 

Intervenant.e.s
Aurélie Ledoux 

Aurélie Ledoux est maîtresse de conférences en études cinématographiques à l’Université Paris Nanterre. Ses travaux portent sur la théorie de l’image filmique, ainsi que sur les aspects politiques et idéologiques du cinéma. Elle est notamment l’autrice de L’Ombre d’un doute : le cinéma américain et ses trompe-l’œil (Presses Universitaires de Rennes, 2012) et co-directrice avec Pierre-Olivier Toulza de Politiques du musical hollywoodien (Presses universitaires de Paris Nanterre, 2020). Depuis plusieurs années, ses recherches portent également sur la « cinéphobie », problématique qu’elle aborde et développe dans le cadre du Master Cinéma de l’Université Paris Nanterre.

Vincent Thabourey

Après des études en cinéma, Vincent Thabourey a créé une mission de diffusion de films de répertoire à l’échelon national au sein de l’ADRC (Agence pour le Développement Régional du Cinéma). Depuis 2003, il anime un réseau de salles de cinéma Art et Essai, Écrans du Sud, œuvrant pour le développement du cinéma à Marseille et sa région. Critique de cinéma à la revue Positif, Vincent Thabourey a publié Marseille mise en scènes et La Côte d’Azur mise en scène aux éditions Espaces&signes en 2018. Il est également co-auteur de l’ouvrage Le cinéma à l’heure du numérique : pratiques et publics (Éditions MKF, 2012) et de Propos sur l’amour au cinéma (Éditions L’art-dit, 2019). Il est conférencier en France et à l’étranger pour des interventions portant sur l’histoire du cinéma.

Eric Montchaud

Eric Montchaud est un réalisateur et animateur français, formé à l’école de cinéma d’animation de la Poudrière. Adapté d’une nouvelle de Kafka, Les Animals (2001), son film de fin d’études, a connu un grand succès en festivals. En 2014, il réalise son second court métrage professionnel, La Petite Casserole d’Anatole, adapté d’un album pour enfants d’Isabelle Carrier et distribué en salle de cinéma par Les Films du préau, dans le programme Petites Casseroles (catalogue Maternelle au cinéma). Son dernier court métrage, Un Caillou dans la chaussure (2020), produit par XBO films, a été sélectionné au Festival d’Annecy.  
 

Photos