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Cascades

L’atelier « Cascades » animé par les comédiens André Ferrer et Antoine Robert de l’association P.A.T a pour but de sensibiliser les participant.e.s aux techniques de la cascade.

Restitution

Ce jeudi matin, en présence d’une vingtaine de participants, les membres fondateurs de l’association P.A.T sont revenus au cinéma “La Cascade” dont ils avaient déjà animé l’inauguration pour y présenter les fondamentaux de leurs métiers et la raison d’être de leur association. Ils ont, durant les trois heures qu’a duré l’atelier, rappelé la distinction à faire entre cascade physique et mécanique, entre cascadeur et figurant, et rappelé également tout ce que recouvre le terme “cascade” à l’écran (d’une gifle à un passage au travers d’une fenêtre), le tout en s’appuyant sur des commentaires d’extraits vidéo de films et de leurs propres cascades, ainsi que sur une phase de pratique qui ne laissa pas indifférents les participants invités à y participer !

Première partie : Réactions aux cascades des films des catalogues école et collège au cinéma 

L’atelier débuta par le visionnage de plusieurs scènes de Jean-Paul Belmondo dans l’Homme de Rio. Occasion d’aborder en ouverture la carrière du “roi des cascades” en s’attardant sur certaines de ses plus fameuses réalisations. Les intervenants ont ensuite commenté le cinéma muet de Buster Keaton, dans Cadet d’eau douce, afin de tordre le cou à l’idée que les films anciens auraient peu d’intérêt à figurer dans les catalogues des dispositifs. La scène de la tempête à elle seule, permit de mettre en perspective tout à la fois les performances de cascadeur et le rôle des metteurs en scène dans la réalisation des décors et des trucages qui donnent toute sa puissance à la scène.
Idem, les participants à l’atelier ont pu avoir le retour des cascadeurs sur les secrets et les trucages à l’oeuvre dans les combats au corps d’Invasion Los Angeles et dans les combats à l’épée de Princess Bride (1987) et des Aventures de Robin des Bois (1938)
 

Deuxième partie : Réactions aux cascades de l’association P.A.T

Les cascadeurs ont ensuite diffusé une série d’extraits de leurs propres cascades, réalisée à l’occasion de commande pour des films auxquels ils ont participé. Ils ont abordé leur façon de travailler à partir d’une demande et des contraintes données par un réalisateur. D’abord, comment les cascadeurs et le matériel sont préparés, ensuite comment ils chorégraphient les différentes scènes, et enfin sous quel angle de vue l’action sera proposée. Que ce soit un combat au couteau incluant corps à corps et passage au travers d’un mur, d’une chute à moto sans endommager la moto elle-même, ou du trucage d’une chute de 15 mètres du haut d’un viaduc, leur crédo est de protéger le cascadeur et d’épargner le matériel, tout en proposant une chorégraphie convaincante qui une fois à l’image paraîtra réelle.

Ces échanges, riches en anecdotes, ont permis d’aborder notamment la condition des cascadeurs. Les risques du métier, les précautions qui doivent être prises, et la différence entre un cascadeur et un figurant, souvent flou pour les réalisateurs eux-mêmes. Une gifle, une bousculade dans un escalier, la conduite d’un véhicule sur une route escarpée, tout cela, même si à l'arrière-plan, relève du métier de cascadeur et non de simple figurant, et implique des risques qui doivent être anticipés en amont, et prévu dans le contrat de celui qui s’y prête. 
 

Troisième partie : Place à la pratique !

Après les commentaires des extraits vidéo, André Ferrer et Antoine Robert ont invité les participants à se rapprocher de la scène, voire à se porter candidat pour réaliser une cascade avec eux.

Les participants, ravis, purent manipuler des couteaux et des armes factices telles qu'utilisées au cinéma. Occasion d’échanger sur la fabrication artisanale de ces accessoires en latex, et du recours, bien connu, aux ustensiles en sucre pour mimer du verre. Là encore, même si factice et d’apparence inoffensive, une mauvaise utilisation de ces accessoires n’est pas non plus sans risque, rappela, anecdote à l’appui, André Ferrer.

Après l’explication sur la bonne façon de recevoir un coup de poing, en surjouant le mouvement du corps de façon convaincante, des volontaires dans le public furent invités à descendre sur scène pour mettre en pratique ce qu’ils venaient d’apprendre. 

Mouvement de la mâchoire, de la tête et du corps, et bonne synergie avec l’assaillant qui porte le coup sont indispensables à la réussite de la cascade, mais ne suffisent pas pour autant. Tandis que la participante volontaire recevait le coup factice, d’autres filmaient sous différents angles la scène avec leur smartphone afin de voir que, si réussi que soit le jeu d’acteur, l’angle de vue, ce qu’il montre et ne montre pas, est tout autant capital à la crédibilité de la cascade que la performance en tant que telle.

Quatrième partie : échanges

L’échange se poursuivit ensuite entre les cascadeurs et le public conquis par ce qu’il venait de voir, et qui questionna la façon d’organiser de tels ateliers avec les publics des dispositifs et sur les territoires :

Comment organiser un atelier cascade avec un jeune public ? 
Toutes les cascades ne correspondent effectivement pas à un jeune public, mais pour autant tout le recueil des chutes “cartoonesques” et comiques, de la façon de se cogner, chuter, de manière convaincante et en toute sécurité, constitue un sujet tout trouvé pour un jeune public. 
Comment sensibiliser les cinéastes amateurs à réaliser leurs cascades dans le respect des normes de sécurité ? Question dense et qui permit aux intervenants d’évoquer l’engagement de l’association P.A.T pour rendre accessible le métier de cascadeur aux jeunes de Martigues, à la fois en les sensibilisants à leur façon de faire, mais également en leur montrant que la voie leur est ouverte et que “cascadeur” n’est en rien un métier inaccessible réservé aux stars californiennes. 

Des questions furent également posées sur le métier en tant que tel :
Est-ce que les trucages numériques impactent le métier de cascadeur ? Un plus, selon les intervenants, qui remplace parfois les poches de sang explosif et les tirs d’armes à feu, mais qui ne constitue jamais plus qu’un artifice supplémentaire parmi les trucages à la disposition du cascadeur. 
Y a-t-il des différences de pratiques entre l’Europe, l’Amérique et l’Asie ? Oui, dans le maniement des armes à feu et explosif et la sécurité par exemple, bien plus réglementée en Europe. Dans la reconnaissance du métier de cascadeur, entre acteurs-cascadeurs en Amérique, ou reconnaissance plutôt floue en Asie. Enfin, une manière parfois radicalement différente d’aborder les cascades, comme en Asie où les cascadeurs ne vont pas faire semblant mais encaisser véritablement les coups, de quoi surprendre un acteur européen non préparé, comme en témoigna André Ferrer.

 

A l’heure convenue de la fin de l’atelier, les échanges auraient volontiers duré plus longtemps, tant le public des coordinations et des dispositifs avaient su s'approprier le sujet, et tant les cascadeurs de l’association P.A.T mettaient d’énergie à transmettre le plaisir qu’ils ont à faire leur métier. 
L’atelier fut donc un succès riche en découverte pour tous les participants qui ignoraient, sans doute nombre de ces détails et des façons de faire du métier de cascadeurs. 
 

L'association P.A.T

L’association P.A.T a pour but de mettre en relation tous les métiers liés au cinéma, mettre en place des ateliers acting, cascades, technique, l'association a pour but également la réinsertion des jeunes dans le monde du travail dans le milieu du cinéma.

André Ferrer André Ferrer Comédien, Cascadeur, coordinateur cascades depuis 10 ans, âgé de 54 ans, président de l'association P.A.T
Antoine Robert Antoine Robert Comédien cascadeur mannequin depuis 10 ans, régleur cascades depuis 3 ans, membre de l'association P.A.T