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Plateforme collaborative d’éducation aux images

Dispositif Collège au cinéma
Dispositif École et cinéma
Dispositif Maternelle au cinéma
Dispositif Passeurs d’images

Atelier n°4 (Créteil)

Ressources pédagogiques

L’introduction par Delphine Lizot permet de poser les enjeux de l’atelier : la question des ressources pédagogiques, aujourd’hui, implique plusieurs grands axes de réflexion : 
> Une question autour de la dématérialisation des outils existant : jusqu’où peut-on aller ? Qu’est-ce que cela implique ? Comment articuler les outils numériques aux outils papier ? Quelles sont les attentes du terrain à ce sujet ?
> Une question autour du projet national : quelles attentes du terrain autour du projet national ? Comment peut-on favoriser les échanges ?
Delphine présente aussi le contexte dans lequel nous sommes : la disparition de la carte postale, qui entraîne le lancement d’une réflexion sur la conception d’un nouvel outil. Les Concertations sont donc le premier lieu où penser cette transition et un groupe de travail dédié se réunit également pour penser la suite de la carte postale.
Les deux animateurs de l’atelier, Claire Frayssignes (conseillère pédagogique et coordinatrice Ecole et cinéma dans le 92) et Xavier Grizon (Cinémas93, coordinateur Collège au cinéma dans le 93) se présentent et insistent sur l’importance des regards croisés, culture et éducation nationale.
Ils proposent de séparer le groupe en 6, répondant chacun à une question pendant un temps donné et changeant de question ensuite.
Les 6 questions abordées :
•    Quels sont les enjeux d’une ressource ? Enfant/élève/Enseignant
•    Quels outils au service de la coéducation ?
•    Quels outils pour former les enseignants.
•    Quels outils pour accompagner la séance de cinéma ?
•    Numérisation des ressources : leviers et freins ?
•    Les stratégies ludiques dans l’éducation à l’image et l’éveil culturel ? Quels potentiels pédagogiques ?
 

Synthèse des 6 questions
Quels outils au service de la co-éducation ?

Très vite, la question de la place des familles lorsqu’ une ressource numérique, se pose. Importance de transformer le duo en trio (enfant, classe, famille) et même en quatuor (enfant, classe, famille, salle de cinéma).
Il est essentiel de faire retour dans la famille des expériences vécues par les enfants, discuter, mobiliser la famille. 
Communiquer, informer, est-ce déjà une ressource ? Faut-il aller plus loin ? 
Pour nouer le lien entre la famille et l’école, il peut être judicieux de choisir un tiers lieu, sortir de l’école pour investir les familles. Evidemment la salle de cinéma semble être le lieu le mieux placé pour jouer ce rôle, pour faire ce lien.
Comment amener les familles dans le cinéma ? Le Centre Pompidou offrait des places des et entrées aux familles. Cela ne semble pas suffisant mais dans le cadre d’un lieu culturel de proximité, et déjà fréquenté par les enfants, cela pourrait s’avérer intéressant à expérimenter.
Comment faire venir ceux qui ne viennent jamais ? Et qui n’utilisent pas les ressources numériques ?
Et l’enfant ? Quelle place a -t-il ? Il ne faut pas oublier qu’il est au cœur de cette question de la co-éducation. Il faut le rendre véritablement acteur, il est le trait d’union entre la famille et l’école.
Si on se met à la place de la famille, quel sont les besoins d’outils ?
Claire Frayssignes souligne que le démarrage de la co-éducation, c’est la communication.
Il y a besoin d’interfaces ouvertes où chacun peut ajouter des choses. Il ne faut pas non plus négliger la question de la formation sur le sujet des postures co-éducatives. On ne peut pas décréter la co-construction. Il faut accompagner.
Est relevé l’importance d’accueillir les utilisateurs en soignant l’image, en proposant de beaux outils, de qualité.

Quels sont les besoins en matière de formation des enseignants ?

3 grands besoins sont dégagés en termes de formation : 
1)    Formation initiale : autour des arts et de la culture. Ressources théoriques, Histoire du cinéma, analyse de l’image.
2)    Formation autour des ressources pratiques pour accompagner la pratique en classe. Comment mettre en place des ateliers ? Outil en ligne qui permettrait la création : montage etc.
3)    Formation autour des ressources logistiques pour la mise en place des séances, contact avec des artistes, recherche de financement etc…
Il faudrait réfléchir à ce que serait les fondamentaux d’une formation efficiente : 
    Lier d’emblée le voir et le faire, intégrer la question de la pratique en valorisant d’autres types de pratique que l’atelier de réalisation : cinéma d’animation etc…
Ne pas dissocier le voir et le faire.

Ne pas sous-estimer l’importance des ressources logistiques, notamment la formation autour de la mise en place de projets. Il y a un réel manque de formation très matérielle, très concrète : utiliser un vidéo-projecteur, télécharger une vidéo, encoder une vidéo etc…
On ressent aussi un besoin de formation autour de questions techniques sur le montage de projets : monter un projet culturel, élaborer un budget, où trouver l’argent, quelles structures contacter ?
Claire Frayssignes reprécise qu’il y a une masse d’outils utilisables. Comment on fait dans toute l’offre pour la rationnaliser, la classer et proposer aux enseignants une éditorialisation ? Il est très  difficile de hiérarchiser.
La formation doit permettre aux enseignants d’être autonomes.
Il ne faut tout de même pas oublier que la première ressource, ce sont les acteurs de terrain, les coordinateurs en premier lieu mais aussi les salles de cinéma, les associations etc…
 

Quels outils pour accompagner la séance de cinéma ?

La question se pose aussi bien pour les séances scolaires que pour les non scolaires.
En vrac, beaucoup de propositions émergent : 
•    Avant la séance : articles, interviews, croisement sur d’autres types d’images que le cinéma (jeux vidéos), bande annonce sans le son, présentation physique, dossiers distributeurs, bonus sur le site internet du cinéma.
•    Après la séance : travail sur les photogrammes du film, les élèves qui ont vu le film le présentent à d’autres classes, programmer un court métrage réalisé par les enfants en première partie, travailler sur des extraits, refaire les dialogues d’un extrait, imaginer l’affiche du film…
•    La question du rituel et abordée :  apprendre aux enfants à devenir spectateur citoyen, mettre en place une charte (pas de chewing gum sous les sièges), comment on accueille, comment on lance le film. Expliciter les codes, pour les enfants mais aussi pour les adultes. Pas de téléphone pour les adultes. 

Un débat se fait jour sur l’enjeu profond des dispositifs et une parole émerge : on ne montre pas des films pour faire revenir les enfants dans la salle, on est là pour organiser une rencontre entre une œuvre et un enfant, pas pour former un spectateur.

Il faudrait presque songer à une charte pour les enseignants/adultes et penser des outils liés à l’expérience de la salle de cinéma pour les accompagnants. Que les adultes soient acteurs dans la démarche artistique, soient de véritables spectateurs. Ils voient le film comme les enfants, ensemble. Peut-être faudrait-il accentuer cette question du voir ensemble.
 

Stratégies ludiques dans l’éducation artistique et culturelle

-    Marionnettes des films mises à disposition par les distributeurs : le ludique est-il dans l’action, dans le faire ?
-   Jeux ludiques : jouets d’optique
-    Ateliers VR, drones
-    Création mini studio
-    Escape game
-    Crit tweet
Découvrir le cinéma autrement, se familiariser, est-on dans le faire, dans le souvenir, dans l’émotion ? Dimension humaine importante dans le ludique. Transdisciplinarité. Aller au-delà du cadre du cinéma.
Cela pose nécessairement la question des limites financières et humaines.
Le sujet ne fait pas l’unanimité parmi les participants : le jeu induit aussi une notion de compétition et d’échec auprès des enfants. 
Est-ce que le ludique ne fait pas oublier l’importance de la séance de cinéma ? Peut-être qu’une présentation de séance très simple suffit ? Faut-il toujours ajouter quelque chose à la séance de cinéma ? Qu’est-ce qui est l’objet premier ? le film ou la séance de cinéma ? 
Le ludique sert à amener les enfants à fréquenter un lieu. Faire connaître un lieu. Les attirer.
On est dans une société du tout jeu, du tout plaisir. Comme mettre de la crème sur les haricots verts. Il faut réapprendre à faire confiance à ce qu’on fait et à assumer cela. Nous montrons des œuvres et c’est déjà immense.
Il est aussi fondamental d’apprendre le plaisir en dehors du jeu. On n’est pas obligé de s’amuser pour prendre du plaisir. Le plaisir peut prendre différentes formes, complexes, nuancées. Il faut faire attention à ne pas entrer dans quelque chose de binaire : ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de jeu que c’est ennuyeux et pénible. 
Les participants travaillant dans l’éducation nationale remarquent qu’ils subissent les mêmes injonctions : gamifier leurs pratiques.
 

APRES-MIDI

Une synthèse de l’atelier du matin est faite oralement.
4 groupes travaillent sur 4 propositions d’outils.
-    Fiche élève + carte postale
-    Affiche
-    Pastilles avant séance
-    Atelier cinéma
 

Vidéo Transmettre le cinéma/ Alien :

   Pour les enseignants. Il Semble difficile de s’en servir en salle de cinéma. Trop laborieux. Il semble aussi que montrer cette vidéo avant le film soit trop directif, ne laisse pas assez de liberté d’interprétation.
Peut-être une ressource sympa à exploiter à la maison ?
Les participants demandent à ce que les vidéos soient disponibles sans l’analyse pour que les enseignants puissent utiliser des extraits en classe.

Lettre aux jeunes spectateurs :

A quel moment pourrait-on le mettre en salle ? Peut-être serait-ce plus une ressource à utiliser en classe, avant la sortie au cinéma.
C’est la proposition d’un autre point de vue, qui permet de regarder un film en étant plus attentif, de titiller l’imagination.
Le format de 5’ semble trop long.
 

Nanouk

Personne ne voit l’intérêt de montrer ces pastilles en salle mais tous y voient une ressource pour aider les présentateurs JP. Le fait d’avoir un personnage récurrent concurrence, voire remplace, le médiateur jeune public.

Les photogrammes

Le photogramme est le cœur du travail de l’enseignant. Importance de cet outil. Ce serait formidable que les enfants puissent garder un photogramme. Des enseignants fabriquent des affiches de films avec des photogrammes. Beaucoup d’idées autour de cet objet, à la fois simple, concret et permettant de multiples utilisations.

FICHE ELEVE CAC + CARTE POSTALE

-    La Carte postale
Excellent support : que ce soit la carte postale, les photogrammes, il est essentiel d’avoir un support/souvenir pour les spectateurs, non seulement pour le travail en classe (reparler du film sans nécessité d’avoir un ordinateur) et pour le lien avec les familles (fondamental dans un dispositif d’éducation artistique).
La question de la collection, de l’importance de l’objet papier, et aussi évoquée.

-    Fiches Collège au cinéma :
L’outil est très bien pour l’élève mais beaucoup d’enseignants préfèrent, pour eux,  la fiche élève plutôt que le dossier Maître, trop dense.
Un exemple dans les Hauts de Seine : quand le document papier a été distribué, les enseignants n’ont plus eu envie d’autre chose. Ils veulent du papier. Ils ne s’impliquent pas de la même manière face à un outil numérique, même quand ceux-ci sont bien faits.
 

L’ATELIER CINEMA

Est surtout relevée la frustration des salles de cinéma de ne pas avoir été associées au jeu. La salle de cinéma pourrait bénéficier de la boîte pour faire lien entre la famille et l’école.

Affiche CAC/ Bande annonce

-    BA : aller plus loin et dépasser les préjugés, encourager les enseignants à ne pas avoir peur du film. La BA est beaucoup montrée dans les salles de classe. Des réserves sur l’utilité pédagogique de cette démarche.
-    L’affiche est la première image qu’on voit du film, elle est créée pour vendre le film, outil de communication. Cependant c’est un choix. Utile pour présenter le film en salle.
Mettre en place une première analyse d’image : décrire, émettre des hypothèses.
Pour la salle de cinéma, nécessité de l’affiche en numérique car projetée sur l’écran.