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Plateforme collaborative d’éducation aux images

Prise en main du Kit handicaps avec les publics - novembre 2023

Une sensibilisation à l’inclusion, à partir d’un outil d’éducation aux images mis à la disposition des coordinations par l’Archipel des lucioles.

Contexte

Une première formation de prise en main du Kit Handicap s’est tenue à Paris en juin 2023. 

La suivante a cette fois eu lieu lors des rencontres nationales de L’Archipel de lucioles, à Saint-Jean-de-Luz (Nouvelle Aquitaine) le 16 novembre 2023, sous la forme d’un atelier de 3 heures.
Douze participant·es représentatifs de la diversité du public des Rencontres (coordinateur·trices du dispositif hors-temps scolaire (Passeurs d’images) ou du temps scolaire (Maternelle, Ecole ou Collège au cinéma), enseignant·es, membres de la DAAC, ou de l’Archipel des lucioles) étaient présent·es. Iels étaient accompagné·es de deux coordinateur·rices de L’Archipel des lucioles ainsi que de deux étudiantes du master Didactique de l’image et création d’outils pédagogiques de la Sorbonne Nouvelle. 

Objectifs de l’atelier : 
Pour accompagner la deuxième phase de déploiement national du kit au sein des coordinations territoriales, présenter l’ensemble du contenu de l’outil, et baliser les chemins qui en faciliteraient l’appropriation par les éducateur·rices et médiateur·rices culturels. Envisager collectivement les pistes possibles de « mise en pratique » du kit avec les jeunes dans diverses situations d’éducation aux images. Voir comment le kit, peut répondre aux nombreuses attentes d’actions d’inclusion à développer, en sensibilisation ou approfondissement.
 

Que sont venu chercher les participant.e.s?
Attentes : 

« Je possédais déjà le kit LGBTQIA+, j’avais envie de découvrir un nouveau kit »
« Une classe Ulis ouvre l’année prochaine dans mon établissement. J’avais envie de développer cette démarche d’inclusion par de l’éducation à l’image »
« Je fais déjà des ateliers avec des CMP, je viens chercher de nouvelles ressources »
« J’aimerais sensibiliser mon département à l’inclusion »
« J’aimerais pouvoir sortir de l’entre-soi et de la stigmatisation des personnes en situation de
Handicap »
« Je viens pour multiplier l’exploitation des films en versions accessibles »

En résumé, une pluralité d’attentes, représentatives de la diversité du réseau et des approches possibles de l’éducation aux images par le film, quels qu’en soient les publics.

Retours des participant·es : 

« Trop court... mais vraiment passionnant ! »
« Axé sur l’échange : un atelier pour déployer le kit »
« Une belle proposition, mais j'ai du mal à me sentir légitime à aborder le thème du handicap (seul·e). Il faudrait que ça entre dans une démarche en partenariat »
« Une bonne sensibilisation aux potentialités offertes par le KIT »
« Découverte, notamment de l'association "Retour d'images" et de ses réflexions » 
« ça ouvre des perspectives, des idées et des envies d'actions pour prendre en main le KIT sur le terrain »

Déroulement de l’atelier

Après une présentation générale du Kit (le corpus de films, les diverses ressources pédagogiques), le groupe s’est divisé en deux ateliers pratiques ; l’un consacré à la conception d’une journée de formation au Kit Handicaps, et l’autre, à une approche de l’audiodescription en situation d’atelier pratique. 

Les contours d’une journée de formation au Kit Handicaps

Plusieurs points majeurs ressortent des discussions lors de cet atelier. 
-    Le besoin d’être formé pour réaliser au mieux des ateliers autour de la thématique “cinéma et handicap”, y compris avec le kit proposé.
-    Permettre aux acteurs de l’éducation aux mages, de rencontrer des personnes « expertes » sur les questions des handicaps, construire la réflexion avec des partenaires du champ social. 
-    En corollaire :  difficulté à trouver des lieux et personnes ressources locales autour de cette même thématique.
-    Besoin : Trouver un moyen de mutualiser les initiatives régionales à l’échelle nationale.

Le groupe doit ensuite proposer une journée de formation-type en deux temps : présentation du Kit puis mise en pratique. Cette simulation part d’un axe thématique commun aux films évoqués, parmi ceux développés par L’Archipel de lucioles : Familles et handicap. 

Proposition :
-    Durée : 1 journée 
-    Public : Réseaux temps scolaire et hors temps scolaire 
-    Déroulé de la journée : le matin, le Kit est présenté, trois films du Kit sélectionnés, sont projetés, puis un moment d’échange avec des intervenant·es spécialisé·es est initié. L’après-midi, le groupe est divisé afin de réaliser des ateliers pratiques.
-    Pour les intervenant·es spécialisé·es ou cinéastes : privilégier des figures locales afin de visibiliser les personnes et lieux ressources, en capacité d’accompagner la mise en place des projets suite à la formation.
-    La mise en pratique, permet d’expérimenter des situations reproductibles avec les publics 
-    Réfléchir à l’accessibilité de la formation et de sa communication, en direction de publics en situation de handicap. 

Concevoir un atelier du regard – à partir de l’audiodescription

Situation : écoute active et collective d’un film, avec son audiodescription. Le but de cet atelier était de comprendre la construction d’une version audiodécrite et d’en dégager les enjeux pédagogiques à réinvestir lors d’un atelier pratique. Pour ce faire, les participant.e.s ont visionné, avec l’image, la version audiodécrite du film Le P’tit bal (1994), un vidéoclip de Philippe Decouflé, chorégraphie sans parole à partir de la chanson interprétée par Bourvil. 
Le film était globalement bien connu du groupe, même s’il n’avait pas été revu pour l’atelier.

Plusieurs grandes idées sont ressorties de cette mise en situation - puis échange collectif :

-    Le travail d’un lexique varié et précis pour être au plus proche des indications et de l’univers visuel.
-    L’audiodescription décrit tout ce qui n’est pas perceptible au son. Mais il est parfois difficile de déterminer les manques et les besoins, face au visuel d’une image. C’est pour cela que la relecture d’un.e collaborateur.ice aveugle est précieuse lors de l’écriture d’une audiodescription.
-    L’écoute de films en audiodescription permettent de sensibiliser le public voyant en se mettant dans la peau d’une personne avec un handicap visuel face à un film. Mais elle peut aussi avoir un intérêt pédagogique pour n’importe quel public : Comprendre (mieux) les enjeux de mise en scène explicités par la description orale ; ou travailler l’expression écrite et orale (exercice d’écriture, consistant à rendre compte au mieux de l’image en mouvement, sans trahir les intentions du réalisateur ni parasiter les informations sonores du film)
-    Pour cet exercice d’attention et d’écoute soutenue, certain·es participant·es témoignent avoir fait le choix de fermer les yeux, afin de se concentrer plus fortement sur les images suggérées par l’audiodescription ; l’exercice peut s’enrichir de cette étape supplémentaire.

Les propositions de situations d’ateliers faites par les participant.e.s:

  1. Un groupe regarde le film sans l’image mais avec le son et l’autre fait l’inverse. Ensuite une mise en commun des éléments du film perçus, puis l’écriture d’une audiodescription. 
  2. Une classe divisée en deux groupes qui proposent chacun une audiodescription (travail d’écriture). On confronte ensuite les deux pour mettre en avant la diversité des sensibilités esthétiques des uns et des autres.
  3. Se servir de l’audio description pour parler du cinéma des premier temps et se mettre dans la peau d’un bonimenteur. Cela permet une nouvelle entrée plus historique, avec toujours un travail de sensibilisation à l’analyse et à l’écriture.
  4. En situation d’écoute, travailler sur des objets artistiques uniquement auditifs, « cousins » de l’audiodescription (tout en étant différents) mais eux aussi porteurs d’enjeux de création (podcasts, pièces radiophoniques…)
     
Ressources complémentaires